Cette hymne en chant grégorien est attribuée à Etienne, évêque de Liège de 901 à 920, musicien distingué qui vivait à la fin du IXe et au commencement du Xe siècle (± 850-920). C’est à lui que l’on doit l’arrangement de l’office de Saint Lambert et du Magna Vox qui ouvrait cet office. Du Xe à la fin du XVIIIe siècle, cette hymne fut considérée comme l’hymne national de la Principauté, revêtant l’expression des supplications publiques et la joie triomphante de nos aïeux.
Son abolition et son remplacement par le Valeureux Liégeois datent seulement de la révolution française de 1789. Depuis lors, ce Magna Vox est tombé dans un oubli à peu près complet. À Liège, il n'est plus chanté qu'en début de séance à l'Ordre du Grand Séminaire.
Sa mélodie remonte à la première moitié du Xe siècle, époque où la déviation du chant ecclésiastique commence à se manifester, déviation qui aboutira peu à peu à la forme plus anguleuse appelée plain-chant, terme particulièrement usité encore à l’heure actuelle pour désigner le répertoire officiel de l’Eglise catholique.
Magna vox, laude sonora
Te decet per omnia
Quo poli chorea gaudet
Aucta tali compare ;
Terra plaudit et resultat
digna tanto praesule.
O sacer Lamberte martyr,
Nostra vota suscipe.
Alleluia
Que l'on peut traduire :
Une voix puissante, exprimant une louange retentissante,
Voilà ce qui t'est dû en tout lieu ;
Car les hommes d'un vaste territoire se réjouissent
D'avoir été illustrés par un des leurs, doté de telles vertus.
Elle applaudit, transportée de joie,
La terre qui fut digne de posséder un si grand protecteur.
O Vénérable Lambert qui subit le martyre,
Reçois nos prières.